Syrie - Jordanie 2001

15 août 2001 – Aqaba – Amman

Ce matin, je prépare mes affaires lorsque l'australien me demande si je n'ai pas entendu les travaux cette nuit, je luis réponds que oui mais qu'il me semble s'être arrêter assez rapidement. En vérité l'arrêt a été demandé par l'Australien qui a jeté deux bouteilles d'eau au milieu de la rue dans la direction des ouvriers vers 3h du matin en criant : "Tourists want to sleep". Ils sont barjo ces deux australiens mais bien amusant quand même.

Finalement, je prends un bus pour Amman près de l'hôtel et non pas les bus Jett car leurs bureaux sont vraiment trop loin et le sac pèse pas loin de 20kg. Le trajet est prévu pour durer 4h.

Chemin faisant nous apercevons comme lors de notre arrivée sur Aqaba un immense parking à camions. Nous croisons dans la région qui est le poumon économique de la Jordanie un nombre impressionnant de camions irakiens reconnaissables grâce à leur plaque d'immatriculation bleue. Nous franchissons ensuite une sorte de péage car la zone d'Aqaba est une zone économique spéciale avec très peu de taxes sur un nombre impressionnant de produits. Ceci explique la fouille (légère) des bagages pour certains passagers du bus. Dans le bus, l'ambiance est bon enfant, tout le monde se passionne pour le film que nous passe l'équipage à savoir Terminator 2 avec le son et les sous-titres français et arabes.

Nous n'arrivons pas dans une station de bus connu d'Amman et je ne vois vraiment pas où nous sommes. Je fais la connaissance d'un japonais, Kodak, qui a fait le trajet avec moi depuis Aqaba. Nous décidons de prendre un taxi pour le centre ville mais au bout d'un kilomètre nous renonçons car le chauffeur après plusieurs "no problem" ne sait évidemment pas où il doit nous conduire. Nous descendons pour être pris par un taxi pirate qui nous demandera 1JD chacun pour le trajet et c'est vrai nous étions très loin du centre ville.

Au Cliff Hotel, je revois Tobias, l'Allemand d'Aqaba ainsi que mes compagnons du Wadi Rum : Marianne, Henri et Eric qui reviennent d'Israël après une visite de la ville sainte sous haute tension puisqu'ils étaient là bas le jour d'un attentat ayant fait 18 morts. Par contre ils me disent avoir eu aucun problème à la frontière et aucun tampon des deux côtés donc ils pourront revenir dans un pays arabe dans les années à venir. Tous les quatre partent ce soir pour l'Europe.

Avant de partir dans cette région j'ai longtemps surfé tout au long du mois de juin sur le site de Lonely Planet en anglais pour glaner quelques renseignements et soumettre une esquisse de mon parcours dans les deux pays. J'ai envoyé des mails à une personne dont le surnom était sarhot qui me proposait, lors de mon passage à Amman, de venir prendre le thé ou le café. C'est ainsi que je l'ai contacté début août pour qu'elle me donne un lieu de rendez-vous. Aujourd'hui est le moment idéal pour lui rendre visite au Al Sarraya Hotel où elle travaille. Je suis persuadé que c'est une fille qui doit être à la réception car son anglais est très bon. Je me dirige donc vers l'hôtel à gauche du théâtre bordant la station de minibus Rhagadan. Je demande au réceptionniste si Fayez Al Kayalli travaille ici et là il a un grand sourire puisqu'il m'annonce que cette personne est le manager de cet hôtel.

Fayez rigole bien lorsque je lui raconte l'histoire et me dit que le surnom Sarhot n'est rien d'autre que le raccourci de Al Saraya Hotel (SarHot). Il est très sympa et m'offre à plusieurs reprises du coca, et beaucoup de thé. Nous discutons longtemps de ces voyages en Europe pour faire connaître son hôtel et attirer des groupes dans celui-ci. Il me montre les chambres qui sont très spacieuses avec télévision et salles de bain.

Actuellement il a un problème de PC et son ordinateur de remplacement est bloqué puisqu'il ne se souvient plus du mot de passe. Je l'accompagne donc chez son revendeur avec qui nous passons un bon moment à discuter informatique et internet.

De retour à l'hôtel vers 21h, il me dit de rester pour dîner avec les fils de son frère qui doivent avoir une vingtaine d'années. Vers 23h, je leur fais mes adieux en les remerciant pour l'accueil. C'était vraiment bien de rencontrer cette personne en chair et en os après ces premiers échanges de mails.

A l'hôtel, Marianne et les autres sont à la bourre, ils doivent prendre la navette à minuit à Abdali Station et il est 23h30 qui passe. Elle me confie ses dernières lettres à poster. Ciao. Je m'effondre à la meilleure place du toit, celle qui est protégé du vent et à l'abri du soleil le matin. Une longue nuit m'attend.