26 juillet 2001 – Tartous – Krak des chevaliers – Beyrouth (2)

 

 

 

Rapidement aussi je me rends compte que nous n'irons sûrement pas à Tripoli car ce n'est pas la bonne route. Ce n'est pas grave, il doit bien aller à Beyrouth ! Le passage des frontières syriennes et libanaises s'effectue super rapidement d'autant plus que je suis le seul étranger susceptible de faire ralentir mon super chauffeur, celui-ci l'a bien compris et m'aide à passer devant tout le monde au guichet pour me faire tamponner mon passeport. Au poste syrien, je rencontre deux Françaises qui sont ici depuis 3h car elles veulent retourner en Syrie après leur visite du Liban mais elles n'avaient qu'un visa à entrée unique pour la Syrie. Finalement moyennant quelques dizaines de dollars (50 ou 60), elles auront un visa à entrées multiples. Pour le Liban, je vais prendre un visa de transit (gratuit) qui m'autorise à rester deux jours pleins au Liban, je devrais donc quitter le pays samedi soir au plus tard pour retourner en Syrie.

 

Une fois la frontière libanaise passée nous faisons quelques stops pour déposer des personnes. La grosse différence avec la Syrie, outre le nombre de stations d'essence qui semblent pousser ici comme des champignons, réside dans la forte présence militaire. Il y a depuis la frontière un très grand nombre de barrages militaires souvent avec des chars, des canons anti-aériens, des soldats le doigt sur la gâchette. De nombreux camps militaires sont disséminés le long de la route, l'armée syrienne est très présente dans cette région du Liban. Je pensais que la présence militaire n'était visible au Liban que près de la frontière avec Israël. Erreur !

 

En cours de route, mon chauffeur m'annonce avec un grand sourire que nous n'allons  pas à Beyrouth mais à Chtaura, ville située non loin du site de Balbeek et à quelques 50km de Beyrouth. Je regarde donc sur ma carte italienne et je comprends pourquoi je ne suis pas à Tripoli car en arabe le nom de cette ville est Trablous, erreur de ma part. Je vais donc devoir prendre un minibus sans une seule livre libanaise mais heureusement de nombreux bureaux de change sont à Chtaura. Je peux donc changer mon dernier billet de 200LS. Un premier chauffeur me demande 2000LL (75LS ou 1,333 USD) et 2000 pour le sac, je refuse et il me laisse là. Un second minibus passe et me prend pour 2000LL seulement. Je suis au fond et le chauffeur à la bonne idée de mettre la musique à fond (même en me bouchant les oreilles j'entends très bien !!). C'est encore incroyable le nombre de check points sur la route. Au total, il y a plus de 30 check points entre le frontière avec la Syrie au Nord et Beyrouth.

 

Arrivé sur Beyrouth, le chauffeur me demande où je vais : Charles Helou Station. Ce n'est pas sa route, il me dit de prendre le minibus derrière le sien. Ok, no problem. Nous roulons depuis 5 minutes dans le nouveau minibus lorsque tout à coup je m'aperçois que je n'ai plus mon petit sac à dos, je l'ai oublié dans l'autre minibus qui a pris une direction inconnue. A l'intérieur mon billet d'avion pour le retour, l'appareil photo, bref, grosse panique en perspective. Le chauffeur s'arrête donc à un rond-point et demande l'aide d'un policier. Celui-ci, en français, me demande si je connais le numéro de plaque du minibus. Non. La couleur du minibus. Noir mais il y en a beaucoup à Beyrouth. Un signe distinctif. Les vitres sont teintées et il y a un trou dans la feuille teintée à la vitre arrière droite. Là ce n'est pas facile de se comprendre mais il arrête quand même 3 minibus derrière nous et dans l'un d'eux, le chauffeur m'a reconnu. Je n'en reviens pas car c'est la première fois que je viens au Liban. Il s'agit en fait du chauffeur qui n'a pas voulu me prendre à Chtaura. Le policier me dit qu'il va m'aider à trouver le minibus.

 

Aussitôt dit, je fonce dans son minibus et je commence à lui parler en anglais mais il me fait comprendre qu'il ne parle pas plus anglais que français, il parle allemand car il a passé 5 ans en Allemagne, c'est un moment magique où tout ce qui me reste d'allemand me revient instantanément. Il m'explique alors que le minibus fait la navette entre Chtaura et Beyrouth et qu'il a donc un itinéraire bien précis dans Beyrouth. Début de soulagement mais je n'y crois guère, nous observons les deux côtés de la rue mais aucun des minibus croisés n'est celui que j'ai emprunté. On se dirige vers l'aéroport non sans demander de temps en temps à des personnes sur le bord du trottoir s'ils n'ont pas vu le minibus en question. Cela fait bien 30 minutes que nous tournons dans Beyrouth, le chauffeur me dit qu'on va tenter l'opération de la dernière chance : Attendre quelques minutes à un carrefour et là miracle, un minibus passe devant nous et s'arrête pour prendre un libanais, je reconnais ce minibus. Je sors et me précipite vers le minibus et le chauffeur avec un grand sourire soulève mon sac. Gros Choukrane ! Toutes mes félicitations (Mabrouk) à mon chauffeur de secours. Sa réponse est en anglais : Welcome to Lebanon ! C'est sûr je me souviendrai longtemps de mon arrivée à Beyrouth. Je veux lui payer un verre (de thé ou autre) pour le remercier mais il ne veut pas, il est content de m'avoir aidé et c'est un cadeau qu'il me fait. Je lui laisse quand même un billet de 100FRF c'est tout ce qui me reste.

 

Il me laisse près d'un arrêt de minibus où je vois un taxi arrêté et son chauffeur en train de l'astiquer. Il me reste 1500LL soit 1$, je m'avance et lui demande où se trouve Charles Helou Station, mon point de chute à Beyrouth et vers lequel se trouvent pas mal d'hôtels bon marché. J'en profite pour lui raconter ma mésaventure. Le chauffeur est sympa et m'invite à m'asseoir pendant qu'il finit de laver sa voiture. Il se prépare ensuite pour la prière. Finalement nous partons, il a accepté de m'emmener pour 1500LL et là je me rends compte qu'on est très loin de Charles Helou Station, bien trop au sud. Mais pas de problème, on plaisante. Je lui donne le nom de l'hôtel (Shabaah Hotel) mais il ne voit pas du tout où il est. Je suis mort de fatigue, je tente alors une autre adresse, le Tala's New Hotel, il connaît et me laisse devant la porte. Il me propose même de m'attendre si l'hôtel est plein pour m'emmener ailleurs. Mais c'est bon au pire j'irai voir un autre hôtel à pied.

 

Arrivé à l'hôtel je suis accueilli par un libanais très gentil qui rigole bien lorsque je lui raconte l'histoire du jour. Il m'offre à boire un coca cola, le premier depuis mon arrivée dans la région car la boisson est interdite en Syrie, elle serait importée via Israël !! Il me dit aussi que l'hôtel est complet mais je lui dis que ce n'est pas grave, je peux dormir assis sur le canapé car je suis vraiment fatigué. Il me propose de partager la chambre de deux français, ça me gêne un peu, il est presque minuit. Il me propose ensuite de dormir sur le balcon qui a des volets mais c'est comme dormir à l'extérieur. Il n'y a pas de problème, j'ai dormi sur des toits en Syrie, je peux continuer au Liban. C'est Ok pour la chambre !

 

 

 

 

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Dernière mise à jour : novembre 2001

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