Syrie - Jordanie 2001

19 juillet 2001 – Palmyre – Hama

C'est un début bien matinal puisque je profite de l'appel à la prière de 4h30 pour me préparer à assister au lever du soleil sur les ruines. Je ne monterai pas jusqu'au château arabe mais je contemplerai le spectacle depuis les remparts près de l'hippodrome ce qui me permettra de voir le château s'éclairer peu à peu et réaliser quelques photos avec une lumière bien plus douce que dans la journée. Le spectacle est absolument magnifique tel que je me l'étais imaginé et le site prend un tout autre relief avec cette lumière rasante.

Palmyre

Retour à l'hôtel vers 6h30 pour régler l'addition et prendre mes affaires car un bus est prévu pour 7h30 en partance pour Homs d'où je rejoindrai Hama. Au guichet de la compagnie il y a beaucoup de monde comparé au trajet de la veille, j'apprends ainsi que nos places dans le bus sont numérotées, détail que je n'avais pas remarqué la veille. Avec moi seulement deux autres touristes que j'avais remarqué la veille au château, les autres personnes étant syriennes.

Je m'apprête à poursuivre ma nuit dans le bus mais c'est sans compter notre chauffeur qui pousse la musique toujours plus haut et s'entraîne à battre des records de vitesse sur tout le parcours. Résultat, 30 minutes en moins sur le trajet de 2h initialement prévu. Ce n'est que mes débuts d'utilisation des transports en commun, à la fin on trouve le niveau sonore et la conduite des chauffeurs tout à fait corrects.

Arrivé à Homs, je pars vers la station des minibus à 200m de la station des bus Karnak où je prends un bus local très coloré et d'un autre temps. Le chauffeur insiste pour me faire monter car pour moi le bus est plein mais effectivement il me reste une place. Juste avant de franchir les grilles de la station, nous nous arrêtons pour embarquer les deux touristes qui étaient avec moi dans le bus de Palmyre, ils vont aussi à Hama.

Quelques arrêts en cours de route et 30 minutes plus tard nous arrivons à Hama dans une station qui n'est pas reprise dans nos guides. C'est ainsi que je fais la connaissance de mes deux nouveaux compagnons de voyage aussi perdus que moi, ils sont italiens et se prénomment Massimo et Eugenia. Nous voulons aller vers le centre ville et plus précisément au Cairo Hotel, nous demandons l'aide d'un chauffeur de minibus pour connaître la bonne direction. Nous vérifions cette direction auprès de plusieurs personnes en cours de route.

Finalement, nous arrivons au Cairo Hotel. Alors que Massimo et Eugenia font le choix d'une chambre double, je demande à voir la terrasse, elle est superbe, très grande, très bien protégée du soleil et orientée de telle façon qu'un courant d'air rafraîchit ses occupants. Ce sera ma chambre (100LS) ainsi que celle des 13 autres personnes qui y dormiront. Le patron est très sympa avec nous, il nous offre le thé. Je laisse mon sac dans la chambre des deux italiens pour commencer la visite de la ville.

Début d'après midi assez tranquille puisque je profite de la terrasse d'un café pour admirer les célèbres norias. Les norias sont d'immenses roues munies de petites caisses en bois qui servaient à apporter l'eau de l'Oronte vers les terres à irriguer plus élevées que le cours du fleuve. Le bruit effectué par ces roues est très caractéristique et ressemble au bruit d'un moteur pétaradant.

Hama : Des norias

Après ces instants de calme, je poursuis la visite de la ville en empruntant des petites ruelles le long du fleuve. Une fois passé devant le Hammam Al Osmaniyé et je té un coup d'oeil à l'intérieur, je visite le palais Azem (Hama Museum) construit en 1740. Quelques années plus tard, Assad Al Azem construira un autre palais à Damas sur une plus grande échelle, je visiterai celui-ci lors de mon prochain séjour à Damas avant de rejoindre la Jordanie. Peu après l'entrée, on pénètre dans une cour dont le centre est occupé par une fontaine et des oliviers procurent une ombre salutaire l'après-midi. Le palais est en cours de restauration mais plusieurs salles sont toutefois visibles avec des reconstitutions de scènes de vie d'époque. Les plafonds et les murs sont recouverts de bois d'ébène peint.

Hama : Palais Azem

Retour à l'hôtel pour prendre une douche et faire une autre lessive, Palmyre ayant fait des ravages en terme de poussières sur les vêtements. Je rencontre 3 polonais qui viennent d'arriver en Syrie après être passés en Turquie. Une fois les vêtements séchés, c'est rapide ici ! Je continue la visite de la ville en allant en direction du Tell. Le Tell était surmonté de la citadelle dont il ne reste aujourd'hui plus rien, le site a été transformé en parc et la verdure omniprésente invite au repos. De nombreuses familles semblent venir vers les 17-18h se réunir pour prendre un repas ensemble, faire un barbecue et fumer le Narguilé. Les enfants possèdent un grand espace de jeux. L'image est assez surréaliste entre tout ces enfants cheveux au vent et le nombre de femmes voilées autour d'eux. J'échange quelques mots presque caché avec une jeune Syrienne. Elle souhaite simplement savoir d'où je viens, mon prénom et si j'aime la Syrie. Elle s'éclipse rapidement car elle n'était pas trop rassurée si on la voyait avec un étranger.

En ce début de soirée je décide de faire confiance au Routard pour le restaurant de ce soir, ce sera le Sultan, au menu, hommos, moutabel, Sagié (riz cuit dans du yaourt, morceaux de pita et mouton). Le restaurant possède une petite terrasse juste à côté de deux norias que des jeunes utilisent comme tremplin pour plonger. Retour à l'hôtel en admirant encore une fois les norias illuminées dans la nuit.

Hama : Des norias de nuit

Au carrefour près des premières norias, quelqu'un m'appelle, ce sont Massimo et Eugenia qui dégustent un falafel près de la fontaine. Nous bavardons sur nos découvertes de la journée et sur nos projets pour les jours à venir. Nous décidons de partir ensemble demain à 8h pour visiter le site d'Apamée. Pour l'instant direction l'hôtel car il est minuit passé.