26 juillet 2001 – Tartous – Krak des chevaliers – Beyrouth (1) |
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En me réveillant ce matin à 6h, je ne m'attendais sûrement
pas à connaître ma journée la plus galère côté transport. Elle restera en
tout cas gravée dans ma mémoire. Sur les conseils du patron de l'hôtel je me dirige vers
la station des bus Qadmous. Arrivé à 7h au guichet, je demande à aller au
Krak des Chevaliers, pas de problème as usual mais le premier bus est à 9h
soit deux heures d'attente. Au guichet, je discute tranquillement avec un
jeune syrien qui est fier de me montrer que les bus sont français (Renault).
J'insiste pour savoir si le bus pour Homs passe par le Krak, pas de problème.
Je discute ensuite avec un autre chauffeur qui m'interroge sur la conduite en
France, sur la nécessité d'avoir un permis de conduire et de comment
l'obtenir. Il est ébahi par mes réponses car il semble qu'ici le permis de
conduire est donné et on comprend mieux leur façon de conduire sur les
routes. Finalement je mets mon sac dans la soute en précisant
une nouvelle fois que je vais au Krak et non à Homs. Dans le bus je fais la
connaissance de 3 danoises qui étudient l'anthropologie au Moyen Orient. Une
petite discussion s'installe, elles m'expliquent, toujours sur le thème de la
conduite syrienne, qu'à Palmyre le chauffeur de leur minibus s'est fait
arrêter par la police et qu'il n'avait pas de permis de conduire. Il a fini
au poste mais qu'elle ne fut pas leur surprise de le retrouver le lendemain
au volant d'un minibus avec un grand sourire puisqu'il était sorti moyennant
un petit bakchich. Après 3/4h de route, je leur demande si ce n'est pas le
Krak que nous laissons à grande vitesse sur notre gauche. Affirmatif. Je
fonce donc vers le chauffeur pour leur demander pourquoi ils ne se sont pas
arrêter au Krak. Réponse simple : personne ne leur avait dit que je voulais y
aller. Je suis donc obligé d'aller jusqu'à Homs pour prendre un minibus ou
faire un stop aléatoire depuis la prochaine sortie. Je préfère aller jusqu'à
Homs et voir ce qu'ils peuvent faire pour moi à la compagnie de bus. Sur place, Mais c'est peine perdue, ni le responsable
local de la compagnie, ni la police ne veulent m'aider. Heureusement je
rencontre un chauffeur de taxi qui m'emmène gratuitement à la station des
minibus distante d'environ 500m alors qu'un autre chauffeur me disait qu'elle
était à plus de 5km. Choukrane ! Le chauffeur est très sympa et durant le
court trajet il me met de la musique occidentale : Eminem, Mojo. C'est un
fan. Je prends donc un minibus (25LS) pour le Krak en évitant de payer le prix fort (2 places à cause du sac). Nous arrivons au Krak des Chevaliers vers 12h, ce qui fait un sacré retard sur le programme, je comptai être là vers 9h pour être au Liban en début ou milieu d'après midi. Je trouve le château moins impressionnant que celui de Saladin visité hier. Il est moins immense mais il est parfaitement conservé ce qui lui donne une allure de citadelle imprenable. La carte ISIC fait encore une fois des miracles (15LS au lieu de 400LS). La visite est passionnante, on a vraiment l'impressionnant le temps d'un instant de se retrouver pendant les croisades et je me plais à imaginer la vie dans ce château fort bien construit. Le glacis intérieur est très bien conservé. Krak des chevaliers :
Glacis intérieur On peut remarquer sur le flanc sud du château entre les deux remparts un bassin d'eau qui permettait de récupérer l'eau de l'aqueduc ainsi que les eaux de pluie venues des terrasses. La galerie de style gothique dans la cour intérieur donne accès à une grande salle qui mène à une immense salle de 120m de long où pouvaient dormir les 2000 soldats. Krak des chevaliers :
galerie gothique Une autre grande salle de 60m se trouve au pied du donjon. Elle est percée en son milieu d'un passage secret de plus d'1km qui permettait de relier le château au village. Malheureusement n'étant pas équipé de lumière je n'ai pas pu faire le chemin. Krak des chevaliers :
Salle des 60m Finalement, la visite m'a pris deux bonnes heures avec passage obligé au sommet des deux tours sud malgré de fortes rafales de vent. A 14h, je retrouve le même chauffeur qu'à l'aller, il essaie
de nous vendre (on est 6) les places libres pour aller à Homs sans s'arrêter
mais nous refusons d'autant plus que le chauffeur trouve le Japonais qui
était du voyage à l'aller pour le retour. Finalement nous partons pour Homs. Arrivé à la station des minibus, je cherche un moyen de
locomotion pour Tripoli au Liban. Premier prix 250LS pour un taxi collectif
(5 places), mais un bus doit partir à 17h pour 200LS, je le prends. En
attendant le départ j'assiste à ma première bagarre entre deux syriens, rapidement
entourés par une foule compacte. Etrange ! Avant le départ, on ne compte pas
le nombre de vendeurs de glace (+ ou - gelées), de chewing gum et même de
chaussettes !! qui essaient de trouver preneur. Difficile ! Notre chauffeur grimpe à son poste de pilotage, il sera
assisté pendant tout le voyage par un jeune très dynamique qui court dans
tous les sens pour faire tamponner les autorisations de sortie, faire le
plein... Le chauffeur ne déroge pas à la règle, il conduit à la Syrienne
c'est à dire comme un fou. C'est le Mad Max de la route, toujours le pied au
plancher, ne freinant que pour éviter les ornières sur la route (vestiges de
quelques travaux non goudronnés à la fin), il frôle les voitures de justesse
au point qu'il me demande si j'ai peur car je suis assis à la place du
copilote. Non bien sûr même si je ne peux m'empêcher de freiner avant lui ou
de lui faire signe lorsqu'il fonce dans un autre véhicule. En tout cas je le
fais bien rire ainsi que tous les passagers avant. |
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J11 :
Alep – Château de Saône – Tartous (1)
(2) J12 :
Tartous – Krak des chevaliers – Beyrouth (1) (2) J15 :
Damas – Maaloula – Damas J18 :
Damas – Amman – Mer morte – Amman |
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Dernière mise à jour :
novembre 2001
Contact : pindavid@hotmail.com