Syrie - Jordanie 2001

6 août 2001 – Dana – Petra (1)

Aujourd'hui, départ pour Petra avec Antoon, un ami de Nabil nous emmène au carrefour pour prendre un minibus à 7h. Je suis assis à côté d'un irakien, professeur de mathématiques à Amman. Nous nous dirigeons vers Ma'an et nous allons parler pendant tout le trajet de différents sujets mais je suis très intéressé par son pays donc c'est surtout lui qui me parle de l'Irak, il m'invite à venir visiter son pays. Malheureusement c'est impossible pour le moment la frontière est fermée aux touristes. Nous parlons bien sûr de l'embargo qui frappe sont pays depuis plus de 10 ans. Il me parle de la situation grave qui secoue son pays, pays qui sombre dans la misère. Il me dit qu'ils sont de plus en plus nombreux à venir travailler en Jordanie ce qui leur permet de renvoyer de l'argent en Irak pour aider leur famille. Mais je lui parle aussi de la France où il aimerait bien venir voir Paris. Il m'apprend quelques mots d'arabe ce qui augmente mon vocabulaire.

Sur le point d'arriver à Ma'an, il cherche de la monnaie pour payer le chauffeur et c'est alors que je vois un billet que je ne connais pas. Il me montre alors un billet de 100 dinars irakien avec le portrait de Saddam Hussein au recto. Je souhaite lui acheter son billet, ce sera un souvenir fort et une pièce rare. Il me sourit et me donne en cadeau ce billet bleu, magnifique (Helou). Nous nous disons adieu et chacun reprend son chemin.

Souvenir d’une rencontre irakienne

A Ma'an, nous montons dans un minibus tout neuf, une première. Nous étions habitués aux minibus à bout de souffle. Une autre personne monte mais il n'y a quasiment personne au terminal des minibus. C'est alors que le chauffeur monte et démarre, nous nous regardons interloqués avec Antoon car c'est bien la première fois qu'un minibus part sans être plein. Nous comprenons à Wadi Moussa, la ville à côté du site de Petra le pourquoi. Pour les 20km qui séparent Ma'an de Wadi Moussa, le chauffeur du minibus nous demande 1,5JD par personne. Là, il n'y a plus de négociation, nous lui disons que c'est hors de question qu'il n'avait qu'à attendre d'autres passagers, personne ne lui a demandé de partir avec 3 personnes à bord. Il comprend que nous sommes prêts à descendre sans payer et nous demande seulement 750 fils, nous lui donnons 500 fils et rien de plus.

Nous nous dirigeons vers le Valentine Hotel recommandé par Nabil, l'hôtel a l'air d'être relativement plein car il y a beaucoup de sacs à dos dans le hall. Après un verre de jus d'orange offert en guise de bienvenue et un ravitaillement en bouteille d'eau auprès d'une des nombreuses boutiques, je file directement à l'entrée du site de Petra, 2km plus bas, pour acheter un pass de 3 jours (30JD, 25JD pour 2 jours et 20JD pour 1 jour) qui me donne la possibilité de rester le quatrième jour gratuitement.

Une fois le billet en poche, je commence la descente vers l'entrée du Siq. Le site est parfaitement mis en valeur, le côté touristique est parfaitement pris en compte avec juste après l'entrée, les chevaux pour les touristes fatigués pour les mener sur quelques centaines vers l'entrée du siq avec une voie pour les chevaux et une voie pour les touristes. Au détour d'un virage, on peut apercevoir trois énormes blocs de pierre taillés par les nabatéens, ce sont les premiers tombeaux tours. Deux d'entre eux possèdent une entrée menant à la chambre funéraire alors que le troisième est parfaitement lisse. Un peu plus loin, un surprenant édifice apparaît sculpté dans la roche. En bas, l'érosion a fait des ravages, la porte d'entrée sur la chambre funéraire s'est élargie, les colonnes sont attaquées. Au niveau supérieur se dresse le tombeau à obélisques qui fait immédiatement penser à l'Egypte.

Petra : Tombeau aux pyramides

Après 30 minutes de marche, nous arrivons à l'entrée du siq qui nous mènera jusqu'au site de Petra redécouvert en en 1812 par un suisse Johann Ludwig Burckhardt. Les fouilles et la restauration de certains monuments débutèrent en 1929, elles se poursuivent encore aujourd'hui. J'imaginais le siq beaucoup plus étroit alors qu'il est relativement large. Sur quasiment toute la longueur, il est bétonné au sol mais la couleur choisie ne fait pas tâche sur le décor qui nous entoure à savoir des parois verticales de plus de cent mètres de hauteur. Le Siq est bordé par un canal, creusé dans la roche sur le côté à hauteur d'homme, qui devait servir à transporter l'eau d'une source ou d'une rivière vers la ville basse.

Petra : Le Siq

Après quelques 30 minutes de marche, se révèle soudain un petit bout du monument rose puis la façade se détache entre deux parois sombres. L'arrivée sur le Khazneh est époustouflante, superbe.

Petra : L’arrivée sur le Khazneh

Ce monument d'une incroyable richesse architecturale marque l'entrée de la nécropole de Petra. Il tire son nom arabe d'une légende qui veut que l'urne qui le surplombe contiendrait un trésor (khazneh) déposé par un pharaon. Des bédouins ont donc essayé de tirer sur le monument et notamment sur l'urne et les reliefs pour avoir ce trésor. Le khazneh aurait été construit entre le 1er siècle avant J-C et le 2ème siècle après J-C. La richesse de la façade contraste avec la sobriété de l'intérieur puisque les nabatéens se sont contentés de creuser trois salles banales.

La façade est extrêmement riche. L'urne, symbole funéraire, est disposée sur un temple circulaire (tholos) ornée de la déesse égyptienne Isis, deux Victoires ailées se trouvent dans les renfoncements et deux amazones brandissent une hache au-dessus de leur tête. Au niveau inférieur, deux cavaliers encadrent la porte. Avec le Khazneh, on prend la pleine mesure du travail accompli à Petra où les tombeaux sont taillés dans la roche et non construits. Impressionnant !